Le risque inondation
Le risque correspond à la conjonction d’un aléa (inondation) et des enjeux (personnes, biens, activités) sur un territoire.
Une inondation est une submersion temporaire, naturelle ou artificielle plus ou moins rapide, d'une zone habituellement hors d'eau.
On parlera d'une crue lorsque les débits augmentent et d'une inondation lorsque les cours d'eau débordent de leur lit mineur.
L’aléa inondation est établi en fonction :
- Des hauteurs d’eau sur le terrain naturel,
- Des vitesses d’écoulement,
- De sa probabilité d’occurrence ou période de retour.
Les enjeux identifiés sont :
- Les enjeux humains ou économiques (Centres urbains, Zones d’activité et industrielles, etc.)
- Les enjeux liés à la sécurité publique ou ERP (Etablissement Recevant du Public)
- Autres enjeux : Réseaux, infrastructures, équipements, etc
- Zones d ’expansion de crue : zones peu ou pas aménagées et susceptibles de stocker des volumes d’eau
Sur le bassin versant du gave de Pau, l’hydrologie varie d’une saison à l’autre et dépend fortement des conditions météorologiques. En effet, les crues sont conditionnées par l’intensité des précipitations, leur répartition et la fonte du manteau neigeux. Elles peuvent être soudaines et violentes dans les torrents où la pente est importante, leur fournissant une énergie capable de transporter de grands volumes de matériaux et ainsi augmenter leur capacité destructrice.
La crue du 18 juin 2013
Retour sur la catastrophe
Le 18 juin 2013, le territoire a été touché par une inondation historique. Fruit de la concomitance de la fonte brutale d’un enneigement record et de précipitations intenses, les vallées des gaves ont subi des dégâts considérables dont certaines cicatrices sont encore visibles aujourd’hui.
Quelques chiffres marquants
liés à cette crue majeure
- 2 personnes ont perdu la vie
- Plus de 1000 personnes évacuées
- 47 hôtels inondés
- 11M€ de dégâts sur le domaine des sanctuaires de Lourdes
- 8M€ de dégâts sur les biens publics de la ville Lourdes
- 4 campings évacués et impactés dont 3 ont été en partie ou totalement rachetés par le fonds Barnier
- 13 habitations acquises pour destruction au titre du fonds Barnier
- Plus de 150 habitations inondées
- Près de 500 ha d’espaces agricoles inondés ou érodés
- Des villes coupées du reste de la vallée : Barèges, Cauterets…
- Le montant global des dommages s’élève à 250 M€ (biens publics non assurables, biens privés, perte d’exploitation…)
La reconstruction du territoire
Face à l’ampleur des dégâts, de nombreux travaux de reconstruction ont été menés par les différents acteurs du territoire (l’Etat, la Région, le Département, les communes, les intercommunalités, …).
Le montant des travaux pour toutes les collectivités des vallées des gaves (hors Département des Hautes-Pyrénées) s’élève à environ 80 M€ ; les travaux pour le CD65 sur l’ensemble du département ont couté 35 M€.
Pour ce qui concerne les cours d’eau, d’énormes chantiers ont été menés pour stabiliser les berges, rétablir le libre écoulement des rivières, sécuriser les biens et les personnes : travaux post-crue sur le Bastan, l’Yse, le gave de Cauterets, le gave de Pau à Beaucens-Adast sur la plaine d’Argelès, à St Pé de Bigorre, … menés à l’époque par le SYMIHL, le SIVOM du Pays Toy et les communes.
L’Etat a débloqué une enveloppe de 60M€ de fonds calamités pour permettre la reconstruction des ouvrages à fonctionnalité identique. Des aides complémentaires ont été apportées pour réduire le reste à charge des travaux en rivière à 5% pour les communes du Pays Toy et à 20% pour les travaux portés par le SYMIHL.
L’action du PLVG
Avec la création de la compétence GeMAPI par le gouvernement, le territoire s’est organisé pour mettre en place, en 2017, une gouvernance commune amont-aval et cohérente à l’échelle de notre bassin versant, via la prise de la compétence GeMAPI par le PLVG.
De 2017 à 2022, le PLVG a réalisé près de 25 millions d’Euros de dépenses réelles d’investissement (dont 10 M€ dans le cadre du PAPI), principalement pour des travaux suite aux crues de 2013, mais aussi de 2018, 2019 et 2020. Et, des travaux post-crue 2013 sont encore à réaliser, ainsi que l’entretien des ouvrages.
Les autres crues
Le bassin versant du Gave de Pau amont a été très durement touché par d’autres crues.
Pour les plus anciennes, on peut citer, pour les plus catastrophiques, la crue de juillet 1897, celle d’octobre 1937 ou encore juin 1979.
Plus récemment, il y a la crue d’octobre 2012, ainsi que les crues successives de 2018, 2019 et 2020.
